Agrofournitures Les prévisions pour 2010
Le forum de l’agrofourniture organisé par l'Afja (1) jeudi 26 novembre a été l’occasion de dégager quelques tendances pour 2010 pour chacun des secteurs représentés. La conjoncture de crise, la faiblesse des prix agricoles et les nouvelles réglementations environnementales pèsent sur les prévisions de chacun d’eux.... mais dans des proportions différentes.
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Des achats d'engrais insuffisants pour couvrir les besoins des plantes et compenser le lessivage des sols. (© Terre-net Média) |
Les semenciers sont à la fois très optimistes pour leur filière en raison des débouchés porteurs que représentent la Russie et l’Ukraine dès que ces pays reprendront le chemin de la croissance et réticents en raison des contraintes de plus en plus fortes sur l’utilisation de produits phytosanitaires nécessaires pour les productions de semences de qualité.
A moyen terme, les fonds réservés par le grand emprunt aux biotechnologies vertes ouvrent des perspectives pour développer la recherche et mettre au point de nouvelles variétés en mesure de faire face aux contraintes environnementales et relever des défis alimentaires.
Les autres branches de l’agro fourniture sont davantage impactées par la crise du secteur agricole.
Le secteur des engrais subit de plein fouet les conséquences de la hausse des prix des fertilisants et de la chute des cours des produits agricoles. Les ventes d’engrais de fond P et K ont baissé durant la dernière campagne parfois de 50% pour certains produits après d’autres années de recul. Les professionnels de la filière craignent que la baisse des apports d’engrais potassiques et en phosphates se fasse au détriment de la fertilité des sols, les soldes épandages - prélèvements ne couvrant plus le lessivage.
Les achats d’engrais azotés ont aussi baissé mais moins. Le recul tendanciel s’inscrit dans un renforcement de l’efficacité de 50 % en vingt ans des apports opérés sans compromettre le volume des productions de céréales et de colza qui n’ont cessé de croître.
Le défi à venir de la filière est la poursuite de la réduction des gaz à effet de serre dont l’émission, notons le, a baissé de deux tiers en 20 ans. La taxe carbone à laquelle n’échappera pas la filière représentera un surcout de 10 millions d’euros lorsqu’elle sera prélevée.
Le développement de la production à la ferme a eu des répercutions sur l’industrie de l’alimentation animale. La baisse de la production d’aliments est aussi liée au déclin de la filière volaille et à la baisse continue des indices de consommation en production porcine.
La diminution de la consommation de viande n’augure pas une reprise franche du secteur même si quelques éclaircissements apparaissent sur le secteur laitier.
La nutrition animale poursuit sa restructuration en concentrant ses unités de productions tout en restant implantée à proximité des régions d’élevages.
A l’avenir, c’est à travers le triptyque sécurité, qualité et compétitivité que le fabricant va chercher à avoir un aliment le plus compétitif. Ses activités d’alimentation animale devront aider les éleveurs à répondre aux attentes de la société. Il reste la question des Ogm et du déficit en protéines de l’Europe qui n’a pas les moyens de réduire sa dépendance.
Le marché de l'agro-équipement ressent aussi la crise
C’est avec un décalage de six mois que l’agro-équipement voit ses commandes baisser, aussi bien sur le marché intérieur qu’à l’export. Après une année record en 2008 et l’immatriculation de 43.660 tracteurs neufs, le marché intérieur recule de 14% cette année et s’annonce encore en repli de 8 % l’an prochain, avec 37.000 immatriculations de tracteurs de plus en plus puissants.
Toutefois, le secteur reste confiant pour l’avenir et sur le besoin d’équipements et de renouvellement en matériels, aussi bien dans l’Union que sur le marché mondial. Mais les machines vendues devront satisfaire aux nouvelles exigences en termes d’émissions de CO2 et de consommation d’énergie. Et leur offre de ventes devra comprendre davantage de conseils.
Enfin, le secteur de la production des plantes poursuit sa révolution pour s’inscrire dans les défis d’accompagner les agriculteurs à réduire de 50 % la consommation de produits phytosanitaires sans compromettre les rendements et la qualité des produits.
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